ABOLIR LA POLICE – vendredi 8 octobre, 17h30

Présentation du livre par le collectif Matsuda, ateliers pour imaginer des mondes sans police, partage d’histoires, auberge espagnole.

« Abolish and Defund the Police » – abolir la police et couper ses financements : ces mots d’ordre ont nourri la vague de contestations inédite qui s’est emparé des Etats-Unis après le meurtre de George Floyd par la police en mai 2020. Le mouvement abolitionniste qui plonge ses racines dans les mouvements de libération afro-américain – des luttes contre l’esclavage et la ségrégation aux mouvements Black Lives Matter – vise autant à exposer le rôle social et racial de la prison et à dénoncer les violences policières qu’à critiquer l’ensemble du système pénal.

Seulement, appeler à ce qu’il n’y ait plus de système policier ne peut se faire sans imaginer à quoi pourrait ressembler un monde sans police et se pencher sur les conditions dans lesquelles les gens estiment que la police est la seule ou la meilleure option pour répondre aux problèmes graves qu’ils rencontrent. Le collectif Matsuda a fait un travail remarquable en retraçant les racines du mouvement abolitionniste, son surgissement et sa diffusion ample pendant le soulèvement George Floyd, et en réunissant des textes qui livrent des expériences concrètes sur la fabrique de solutions collectives pour se passer de police, de tribunaux et de prisons. Comment avoir prise sur les situations les plus douloureuses et les plus complexes ? Les expérimentations les plus poussées en la matière viennent de groupes féministes et LGBTQI+ qui s’attellent aux violences de genre et aux agressions sexuelles.

Les ateliers qui suivront la présentation du livre visent à rejouer des situations imaginaires ou vécues problématiques pour se proposer mutuellement des solutions pour en sortir, en s’appuyant sur les ressources mobilisables par la communauté. Puisque l’abolition c’est aussi ça : renforcer nos capacités et nos ressources pour des systèmes alternatifs de prévention, de traitement et de réponse aux préjudices et aux torts commis.

Enfin, on se partagera des histoires autour de cette pratique quotidienne de recherche qu’est l’abolition de la police, ardue à construire, parfois décourageante et avec laquelle nous avançons à tâtons. Ce sera peut-être aussi l’occasion de se replonger dans l’histoire dense, et parsemée d’écueils, de prise en charge de conflits et d’auto-défense collectives sur la zad ; ou encore de s’interroger ensemble sur ce que nous pensons depuis notre expérience de ce slogan abolitionniste américain : « Strong communities make police obsolete ».

Nous vous proposons de venir à 17h30 au Taslu vendredi 8 octobre, pour que nous ayons le temps d’échanger sur ces questions qui nous animent fortement. Un concert à la Wardine sera programmé à partir de 21h30. Amenez de quoi partager à manger !