Terre et Liberté d’Aurélien Berlan – lundi 21 mars, 20h

Présentation de Terre et liberté d’Aurélien Berlan
en présence de l’auteur

Aurélien Berlan, philosophe-paysan du Tarn, nous rendra visite le 21 mars pour présenter Terre et liberté, son dernier ouvrage revigorant paru aux éditions La Lenteur, qui défend l’autonomie matérielle et politique contre l’idéal libéral de liberté.

Être libre dans la modernité occidentale a pris le sens bourgeois d’être délivré des nécessités matérielles et politiques, c’est-à-dire faire reposer ces tâches sur d’autres. L’exploitation de ces autres (les esclaves, les femmes, les travailleurs manuels) et de la nature est la condition de cette liberté : on fait faire les basse tâches aux autres, on fuit notre condition terrestre. On est devenu collectivement et individuellement dépendant d’un système industrialo-capitaliste qui sape à terme les conditions de vie de la plupart des êtres vivants.

Une autre conception de la liberté est possible, celle de l’autonomie matérielle et locale : se réapproprier les moyens communaux de production afin de prendre en charge de manière collective et égalitaire nos besoins de base. Ne pas être hors-sol ni hors-social. Renouer avec les pratiques de subsistance contre la dépendance au supermarché industriel de l’économie globalisée, se concevoir interdépendants contre le fantasme de l’individu délié de ce qui l’entoure.

Aurélien Berlan redonne avec ses mots de la force et de l’entrain dans l’époque à tout·es celles et ceux qui, à la zad comme ailleurs, tentent de tenir dans la durée des formes d’organisation autonomes.

A la bibliothèque du Taslu, lundi 21 mars à 20h. Sous la protection du phare de la Rolandière, le long de la D81, à Notre-Dame-des-Landes !

ABOLIR LA POLICE – vendredi 8 octobre, 17h30

Présentation du livre par le collectif Matsuda, ateliers pour imaginer des mondes sans police, partage d’histoires, auberge espagnole.

« Abolish and Defund the Police » – abolir la police et couper ses financements : ces mots d’ordre ont nourri la vague de contestations inédite qui s’est emparé des Etats-Unis après le meurtre de George Floyd par la police en mai 2020. Le mouvement abolitionniste qui plonge ses racines dans les mouvements de libération afro-américain – des luttes contre l’esclavage et la ségrégation aux mouvements Black Lives Matter – vise autant à exposer le rôle social et racial de la prison et à dénoncer les violences policières qu’à critiquer l’ensemble du système pénal.

Seulement, appeler à ce qu’il n’y ait plus de système policier ne peut se faire sans imaginer à quoi pourrait ressembler un monde sans police et se pencher sur les conditions dans lesquelles les gens estiment que la police est la seule ou la meilleure option pour répondre aux problèmes graves qu’ils rencontrent. Le collectif Matsuda a fait un travail remarquable en retraçant les racines du mouvement abolitionniste, son surgissement et sa diffusion ample pendant le soulèvement George Floyd, et en réunissant des textes qui livrent des expériences concrètes sur la fabrique de solutions collectives pour se passer de police, de tribunaux et de prisons. Comment avoir prise sur les situations les plus douloureuses et les plus complexes ? Les expérimentations les plus poussées en la matière viennent de groupes féministes et LGBTQI+ qui s’attellent aux violences de genre et aux agressions sexuelles.

Les ateliers qui suivront la présentation du livre visent à rejouer des situations imaginaires ou vécues problématiques pour se proposer mutuellement des solutions pour en sortir, en s’appuyant sur les ressources mobilisables par la communauté. Puisque l’abolition c’est aussi ça : renforcer nos capacités et nos ressources pour des systèmes alternatifs de prévention, de traitement et de réponse aux préjudices et aux torts commis.

Enfin, on se partagera des histoires autour de cette pratique quotidienne de recherche qu’est l’abolition de la police, ardue à construire, parfois décourageante et avec laquelle nous avançons à tâtons. Ce sera peut-être aussi l’occasion de se replonger dans l’histoire dense, et parsemée d’écueils, de prise en charge de conflits et d’auto-défense collectives sur la zad ; ou encore de s’interroger ensemble sur ce que nous pensons depuis notre expérience de ce slogan abolitionniste américain : « Strong communities make police obsolete ».

Nous vous proposons de venir à 17h30 au Taslu vendredi 8 octobre, pour que nous ayons le temps d’échanger sur ces questions qui nous animent fortement. Un concert à la Wardine sera programmé à partir de 21h30. Amenez de quoi partager à manger !

Aaron COMETBUS à la ZAD

10 septembre à 19h
rencontre/lecture/apéro/sandwich/son avec Aaron COMETBUS, GRANDCONTEUR DE CONTRE-CULTURES, et ses éditeurs en France.

40 ans cette année qu’Aaron COMETBUS écrit et publie un fanzine culte eponyme – aujourd’hui tiré à plus de 10 000 exemplaires dans le monde entier. Depuis son enracinement dans la scène punk de Berkeley et ses personnages loufoques, « l’écrivain inconnu le plus connu d’Amérique du nord » n’a cessé d’ inspirer des générations de lecteurs/trices sur ce que pouvaient être des vies aussi intenses qu’hors-normes. A travers des séries d’histoires courtes à l’incomparable mordant, il dépeint avec tendresse et malice un monde de piraterie urbaine fait de maison collectives déglinguées et d’amitiés incandescentes, de dérives dans les recoins inouïs des périphéries et de concerts bondés dans des garages suants, de poubelles prolifiques et de nuits de garde à vue en série au comico du coin. Il nous offre des sauts salutaires dans des trains de marchandises ou des lancers de cailloux sur des wagons remplis d’engins de l’armée US, nous fait vivre des amours punks incertaines et du sexe en équilibre sur les toits, nous fait traverser et renaître de foirages splendides et d’accidents de la vie en tout genre….

A travers les années, cet « anthropologue auto-proclamé » a également exploré à travers ses aventures et écrits d’autres univers en marge que celui du punk : la grande famille érudite, irascible et barbue des bouquinistes de rue new-yorkais (son métier à ce jour), ou bien les souvenirs des enfants de hippies des années 60 partis faire un « retour à la terre », mettre leurs rêves à la dure épreuve du réel et cultiver de la beuh dans des montagnes pleines de rednecks et de gangs de motards. Avec son regard acéré et sensible sur les splendeurs, errances et déboires de ces contre-cultures, il a gardé, et su faire garder à tant d’autres, un attachement inaliénable aux communautés humaines nées de rebellions en tout genre. Fidèle à l’essence de l’éthique punk qui prônait l’idée que n’importe qui d’assez passioné pouvait commencer du jour au lendemain un groupe de musique dans son salon avec ses potes et être entendu, il a été l’étincelle pour la naissance d’une foule de fanzines en persuadant nombre de ses lecteurs que leurs vies valaient d’être racontées, lues et pouvaient tisser des mondes.

Afin de mieux diffuser ses écrits en France, deux éditeurs se sont attelés à la traduction et à la publication en livres de certains de ses meilleurs fanzines : Tahin Party, avec la publication d’ Un bestiaire de bouquinistes (2020) et de En Chine avec Green Day (2021) et Demain les flammes, avec la sortie de Double Duce (2020) et Le retour à la terre (2020)…
Ces éditeurs l’accompagnent cet automne pour une tournée de rencontres et lectures en france et nous feront l’honneur d’une étape à la bibliothèque du Taslu sur la zad de Notre-dame-des-Landes.

Nous finirons la soirée par un petit blind test dj set autour de groupes phares des scènes Do It Yourself de ces 40 dernières années

Lecture de ‘La supplication’ de Svetlana Alexievitch / dimanche 25 avril à 18h

Dimanche 25 avril à 18h se tiendra au Taslu une lecture du prologue de ‘La Supplication’ de Svetlana Alexievitch. Cet événement réponde à l’appel de lectures simultanées à travers le monde, en souvenir de la catastrophe de Tchernobyl parvenue le 26 avril 1986. Le texte sera lu par des femmes, mais s’adresse évidemment à tout.e.s les auditeurs/trices!

Retrouvez ici l’appel complet, ainsi que la liste des lieux et personnes qui y participent déjà  https://april26appeal.noblogs.org/ et si cela vous inspire et qu’il vous est impossible de vous rendre au Taslu, rejoignez l’événement là où vous êtes, dans votre bibliothèque, appartement, théâtre, ruine, jardin public, une forêt, montagne, hôpital,..

21 février 2021 – Présentation de « On n’est pas DUP » sur la lutte du Pellerin

Comme vous avez dû le remarquer, nous avons mis en veille ces derniers
mois nos invitations « Taslu », qui en temps de confinement auraient eu
moins de sens à se dérouler sans vous. Mais pour nous ces espaces de
rencontre sont vitaux et nous continuerons à faire de notre mieux pour
en prendre soin, nous vous proposons donc un premier rdv le 21 février
prochain autour de la lutte du Pellerin (à quelques dizaines de km d’ici !) contre une centrale nucléaire, d’autres propositions suivront …

## 21 février, 14h30, au Taslu : présentation du livre « On n’est pas DUP
– Témoignages et récit de la lutte contre la centrale nucléaire du
Pellerin » sorti récemment. Voir ici plus d’informations sur l’ouvrage, avec des extraits à lire pour vous donner envie !

FOOTBALL POPULAIRE – tournoi et rencontre/discussion avec Mickaël Correia – samedi 3 octobre

 
« UNE HISTOIRE POPULAIRE DU FOOTBALL »
de Mickaël Correia, éditions la Découverte

19h (Ambazada) : bar + resto
20h30 (Ambazada) : discussion en présence de l’auteur Mickaël Correia

– Précédé d’un tournoi de football populaire (13h, à l’Ambazada) –

Le football, ou disons le footbuisness, dresse aujourd’hui un portrait peu attirant. La liste des dérives est longue et aboutis à une cassures avec les contours historiques d’un sport populaire par excellence. En ce sens qu’en tant que phénomène social il intègre des dimension qui dépassent le simple domaine sportif. Son histoire a épousé l’évolution du capitalisme comme celle du monde ouvrier, et témoigne qu’il a constitué un puissant instrument d’émancipation pour les ouvriers, les féministes, les militants anticolonialistes, les jeunes des quartiers populaires. Il a ainsi accompagné bon nombre de luttes sociales, en lien avec un sens du jeu collectif et offensif.
Ce livre raconte une autre histoire du ballon rond à travers le monde, ainsi que l’histoire des contre-cultures footballistiques nées après la Seconde Guerre mondiale. On comprendra ainsi comment l’opposition du FC Barcelone au régime dictatorial de Franco est devenu un modèle pour la résistance palestinienne, et toutes les contradictions que cela peut impliquer aujourd’hui. On découvrira comment le dribble a pu devenir l’arme du pauvre pour esquiver le racisme dans le brésil des années
20. Ou encore comment les ultras du club d’Al-Ahly ont joué un rôle central dans le mouvement révolutionnaire égyptien lors des printemps arabes de 2011. En proposant une histoire « par en bas » Mickaël Correia rappelle que le football peut être aussi généreux que subversif.

version pdf ici

Nation.s – présentation du film de Florent Tillon et Hélène Magne – samedi 19 septembre à 20h

Présentation du documentaire ‘NATION.S’
en présence des réalisateurs et d’amis kanaks

« le monde est une Zone à Défendre »
Slogan coutumier Kanak

Le documentaire NATION.S, tourné en Nouvelle Calédonie par Florent Tillon et Hélène Magne lors du premier référendum de 2018, s’intéresse particulièrement aux collectifs autochtones coutumiers traditionnels Kanak, trop souvent marginalisés dans les médias locaux ou internationaux.

Ceux que l’on appelle les indépendantistes « coutumiers » sont en réalité très nombreux en Nouvelle Calédonie, mais leurs démarches et leurs actions ne sont pas réellement reconnues. Ils sont en faveur de l’indépendance du pays, mais demandent l’application de la coutume comme système social, et non celui de la politique. Car la politique est, selon eux, un appareil coloniale impliquant constamment des rapports de force qui divisent et affaiblissent le peuple kanak. Florent et Hélène auront ainsi passés 3 mois en compagnie de collectifs claniques bloquant des mines, des juristes animistes semant la pagaille au palais de justice, des révolutionnaires faisant sécession dans le plus grand secret, et même ceux du Vanuatu jamais très loin, bref, tous ceux que l’on appelle là-bas les « indépendantistes coutumiers traditionnels », désirant donc rompre avec la politique. C’est ainsi au beau milieu d’une élection référendaire aux enjeux industriels énormes que le film glissera des meetings urbains aux espaces coutumiers, tribu, occupations de mines, actions politiques, sans oublier au passage de faire rire ou d’émouvoir.

Les enjeux qui traversent actuellement la Nouvelle Calédonie sont au cœur des débats sur la décolonisation, sur le racisme ou le racialisme, la question de l’identité d’une forme de vie contre une autre, sur les droits autochtones bafoués mais pourtant parfois si efficaces contre certains projets miniers ou urbains. Le droit coutumier Kanak pourrait se résumer comme un droit de la « terre » : dans la coutume aucune terre ne saurait être vendue car la terre n’a pas de prix, et c’est bien cela qu’ils comptent défendre.

L’évacuation de la ZAD de NDDL se produisait alors que les cinéastes filmaient Emmanuel Macron en visite sur l’Ile. La ZAD, Emmanuel Macron et la contestation, les blacks blocks, traversent également le film, et sont commentés par les Kanak, admirateurs de la ZAD, comme du Larzac en son temps.

Nous comptons projeter ce film tout le mois de septembre et d’octobre, afin d’être dans l’actualité du second referendum d’octobre 2020, en collaboration avec des cercles politisés kanak vivant en France, étudiants, travailleurs, militants. Les Kanak seront présents dans les projections autant qu’il se pourra, afin de discuter ensemble à quel point la colonisation n’est pas que politique mais bien un phénomène anthropologique. En gros : que reste-t-il du colon dans l’esprit de chaque français, y compris militant ?

Vous pouvez voir la bande annonce du film ici :
https://vimeo.com/342704806